Konnichiwa !
Au Japon, seulement 0.3% des trains sont en retard, généralement de quelques secondes seulement.
Mais ils le payent très très cher.
En apparence, tout fonctionne.
À chaque problème sa solution dans la minute.
Mais la réalité est moins drôle.
Plus de 20% des entreprises en 2016 déclaraient qu’une partie de leurs employés accomplissaient plus de 80 heures supplémentaires par mois.
Les japonais ont le droit à 18 jours de congés par an, en moyenne ils n’en prennent que 9.
Résultat : les gens meurent au travail.
(Principalement arrêts cardiaques et suicides)
Cela porte un nom : “karoshi”
Il y a même une liste noire les entreprises qui ont trop de cas de karoshi !
Mais le truc vraiment surprenant, c’est que c’est pas forcément subi.
La mort au travail touche aussi les personnes qui aiment leur travail !
J’ai eu l’occasion d’échanger avec Samuel Durand, qui revient tout juste d’un voyage au Japon, où il réalisait une partie de son dernier documentaire sur le futur du travail.
Au programme de cette édition:
La culture du travail au Japon en 4 concepts
nomikai
karoshi
yarigai sakushu
Ikigai
L’épisode complet avec Samuel 🎙
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La culture du travail au Japon en 4 concepts :
Nomikai = l’obligation de prendre un verre avec son boss après le travail.
Culturellement, il est obligatoire d’aller boire des verres avec son boss après le travail. Et mal vu de partir avant son patron.
Donc en gros, si le patron en question n’a pas de vie de famille et veut faire la fermeture des bars tous les soirs, vous êtes bons pour ne pas voir votre famille !
Cela montre à quel point le travail et les rapports hierarchiques sont omniprésents dans la vie des Japonais.
Karoshi = la mort par excès de travail.
Le Japon est le seul pays au monde à avoir un terme pour décrire la mort par excès de travail, le karoshi.
Concrètement, le karoshi se manifeste principalement par des arrêts cardiaques, et quelques suicides.
Cette mort par épuisement existe également ailleurs. Elle n’a juste pas de nom.
En France, beaucoup d’AVC et de suicides sont les conséquences d’un épuisement au travail, mais le problème c’est que le burn-out n’est toujours pas reconnu comme maladie professionnelle.
De ce point de vue, je trouve que le Japon est plus avancé que nous : la première étape pour résoudre un problème, c’est de le reconnaître.
Yarigai sakushu = l’exploitation d’une personne qui aime son travail.
La mort par excès de travail n’est pas réservée aux personnes qui subissent un travail qu’elles n’aiment pas. Le terme de yarigai sakushu décrit l’exploitation d’une personne qui aime son travail.
Cela vient de l’ancrage culturel du Japon.
Le système japonais est collectiviste, les japonais ont bâti une culture du travail basée plus sur l’input plutôt que l’output.
C'est-à-dire que ce ne sont pas les résultats qui comptent mais la présence et la représentation.
Les travailleurs jouent un rôle auprès de de leurs collègues et leurs patrons, l’important n’est pas de faire mais d’être vu.
Moi qui trouvais que la mentalité du présentéisme était forte en France …! 😅
Ikigai = l’épanouissement au travail.
On termine sur une note plus positive.
Tout le monde n’est pas malheureux au travail au Japon.
C’est de là-bas que vient le concept d’Ikigai.
L’ikigai c’est l’épanouissement au travail.
L’idée étant de trouver un équilibre parfait entre ce que l’on aime, ce pour quoi les gens sont prêts à nous rémunérer, ce dont ils ont besoin, et ce que l’on sait faire.
🎙 L’épisode complet avec Samuel Durand
Samuel Durand revient d’un voyage au Japon, une société qui travaille beaucoup trop.
C’est là-bas qu’il a terminé le tournage de “Time to Work”, son dernier documentaire sur le futur du travail.
Dans cet épisode de 🎙WORK,
On explore la rapport au travail des japonais à travers 4 concepts:
→ Nomikai = l’obligation de prendre un verre avec son boss après le travail
→ Karoshi = la mort par excès de travail
→ Yarigai sakushu = l’exploitation d’une personne qui aime son travail.
→ Ikigai = l’épanouissement au travail
On est à la fois si loin et si proches.
J’ai pris un bel effet miroir !
Je vous laisse vous faire votre idée.
🎧 Écouter l’épisode
***
Merci d’avoir lu cette édition!
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À très vite ✌️
Mathieu
Un épisode qui permet de prendre du recul sur la société française (certains devraient réellement s'immerger à l'étranger pour connaître d'autres pratiques) et majestueux par les échanges très riches.
Dommage pour la durée de l'entretien, trop courte 😉 !